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Carnet de route d'un mémoire de sociologie sur les blogs

Carnet de route d'un mémoire de sociologie sur les blogs
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20 juin 2007

Et voilà, c'est fini

Et oui, 8 mois après l'ouverture de ce blog (et quelques mois après l'avoir abandonné, j'avoue), j'ai fini le mémoire.
Ouais, fini pour de vrai : tapé, mis en pages et tout.

Il est disponible à la lecture ici et dans la colonne de gauche aussi.

J'en profite pour remercier ma directrice de mémoire et mon prof de méthodologie qui m'ont suivi pendant cette année et m'ont conseillé.
Je remercie aussi NucheNuche, Daniel Schneidermann, Tristan Mendès France,
John-Paul Lepers, Allan Rothschild, Corinne et Nina d'avoir bien voulu répondre à mes questions.
Je remercie également Karl Zéro et Arnaud Demanche, qui m'ont invité à une soirée de zéronautes ainsi que Caroline Lançon qui a organisé ma visite de la TéléLibre sans oublier Natacha Quester-Séméon qui m'a indiqué le colloque sur la Nethique.
Je remercie particulièrement Xavier et
Morgane, pour le petit coup de main final.
Et enfin, je remercie ceux qui ont participé à ce blog avec leurs commentaires ou qui ont répondu au questionnaire (qui reste néanmoins un échec).

Voilà, à bientôt tout le monde.

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23 mars 2007

Entretien avec Nina

Dimanche dernier, j'ai rencontré Nina pour un petit entretien.
Nina est une jeune journaliste en recherche d'emploi qui s'occupe de plusieurs blogs. Au cours de l'entretien, nous avons plus particulièrement discuté des Vingtenaires et de son blog journalistique.

Malgré un petit cafouillage dans les stations de Métro "Ah, on est chacun à un bout de Paris en fait", on a réussi à se retrouver pour discuter un peu de sa pratique du blog et de ses sentiments face au journalisme citoyen. Elle se méfie d'ailleurs de ce dernier : bien qu'elle trouve important que chacun puisse s'exprimer, elle craint que ce qui s'écrit sur Internet soit pris pour argent comptant par des lecteur-trice-s n'étant pas assez armé-e-s pour prendre une posture critique  et reproche au journalisme citoyen sa "subjectivité totale".
Elle m'a d'ailleurs appris quelque chose de plutôt intéressant : apparemment, dans le monde journalistique, AgoraVox est plutôt mal vu et Nina s'interdit d'y écrire pour éviter de se mettre des bâtons dans les roues pour sa recherche d'emploi (il va vraiment falloir que je contacte les gens d'AgoraVox moi).

L'enregistrement se présente en deux parties.

Première partie (35:38) :

Dans cette partie, Nina parle de ses blogs, de la façon dont elle les utilise et confesse sa trop faible implication dans le monde du blog journalistique. Elle déclare également ne pas aimer Karl Zéro qui n'est pas journaliste, ni Loïc Lemeur qui prétend parler au nom des blogueur-euse-s sans leur demander leur avis.

Deuxième partie (27:56) :

Dans cette deuxième partie, Nina donne, entre autres, son opinion sur la télévision et les journaux télévisés en particulier, sur la posture de Bayrou par rapport aux médias et sur les différents cadres du journalisme citoyen. Vu qu'elle trouve ma question finale un peu con, il va falloir que je la change pour le prochain entretien (ou du moins que je la pose autrement).

Je profite de cette note pour remercier une fois de plus Nina pour m'avoir consacré son dimanche après-midi (surtout que, de ce que j'en ai compris, elle était beaucoup demandée)

12 mars 2007

Colloque sur la Néthique

Samedi dernier, j'ai assisté au Colloque sur la Néthique. Natacha Quester-Séméon avait en effet eu la gentillesse de m'informer de cette journée d'informations et de débats et de m'y inviter.
Le colloque sur la Néthique était organisé par les Humains Associés, en partenariat avec le Carrefour du Numérique de la Cité des Siences et avec l'institut Pierre Mendès France (bon voilà, je pense que j'ai mis tous les liens qu'il fallait, on va pouvoir commencer à écrire des choses sans que ce soit souligné de partout).
Le colloque s'est déroulé en deux tables successives précédées d'une introduction.

Introduction : Une éthique sur le net : qu'est-ce que la néthique ?

Dans cette courte introduction, Tatiana Faria, Natacha Quester-Séméon et Tristan Mendès France ont rappelé ce qu'était la Néthique ainsi que les raisons qui ont amené à la mise en place de ce projet (les gens ont d'ailleurs du écouter tout cela d'une oreille distraite si j'en juge par le nombre de gens qui faisait mention de la "net-éthique" lorsqu'elles ou ils voulaient parler de "néthique").

Le principe de la Néthique est de répondre à la question : "Comment vivre ensemble sur le net ?". Il s'agit d'une plate-forme (sous forme de wiki) permettant à chacun-e d'adopter les règles de conduite déontologiques qu'elle ou il désire suivre et respecter lors de ses interventions sur Internet. Le but n'est pas d'imposer ces règles aux autres, mais bien de laisser toute latitude aux internautes pour mettre en place leur propre charte éthique (la pertinence de l'usage du mot "charte" a d'ailleurs été questionnée).

Cette Néthique a été mise en place pour plusieurs raisons.
D'abord parce que les relations sur Internet sont différentes de celles de la "vraie vie". L'anonymat, les échanges par écrit, la distance poussent à des rapports qui peuvent tomber dans les extrêmes (moqueries, insultes, menaces, diffamations...) ou dans des abus (spam, flood, trolls...). Il s'agit donc en quelque sorte de sensibiliser à un usage plus responsable de ces nouveaux moyens de communication afin que l'espace Internet reste vivable.
Ensuite parce qu'Internet est un territoire encore quasimment vierge de lois. La législation est en retard par rapport aux nouveaux usages et il convient donc que chacun se prenne en main afin de ne pas sombrer dans des pratiques que la loi ne reconnait pas comme illégales mais qui peuvent être considérées comme abusives.

Deux choses m'ont étonné dans cette introduction.
La première, c'est que 160 blogs ont adopté la Néthique. C'est très peu finalement (quasiment rien si on met ce chiffre en rapport avec le nombre de blogs français) et je me suis demandé pourquoi l'adoption de la Néthique reste si marginale.
La seconde, c'est lorsque Natacha Quester-Séméon a évoqué la Néthique sur Second Life en prenant comme exemple que certains avatars se promenaient en "bikini, voire pire". J'ai fouillé un peu et effectivement, dans la charte Néthique de l'Ile Verte des Humains Associés, il y a la mention : "
Une tenue décente est exigée, toute nudité entraine l'exclusion immédiate de l'île". Je trouve intéressant le fait de demander à des avatars (donc finalement des assemblages de pixels) d'avoir une "tenue correcte". Je n'arrive pas bien à analyser la chose mais je suis sûr qu'il y a quelque chose à y voir, comme un calque des normes et des valeurs de la société vers un monde virtuel (je me demande s'il y a des espaces non fumeurs sur Second Life). Bon, sur le coup ça m'a amusé, mais ça n'a rien à voir avec le sujet.

A la suite de ça, deux tables se sont succédées pour répondre à la question : Comment être un internaute-citoyen responsable ?


Première Table : le point de vue de la société civile

J'ai trouvé que cette partie avait du mal à rester cadrée sur le sujet (ce qui ne la rendait pas pour autant inintéresante, au contraire). Je ne sais pas si c'est dû à l'hétérogénéité de postures des intervenant-e-s ou à la difficulté du sujet, mais ça partait un peu dans tous les sens (particulièrement dans les questions qui ont suivi).

Carlo Revelli, d'AgoraVox (attention, c'est reparti pour les liens) a principalement fait part du système de modération des commentaires d'AgoraVox, des hésiations quant à la bonne méthode à adopter, entre permission et répression. Mais finalement, on est là dans un système visant à limiter l'apparition de commentaires déplaisants sur le site, ce qui n'est pas une véritable façon de responsabiliser l'internaute.

Thierry Crouzet a esquissé une tentative de critique de la Néthique mais sans grand succès. Son propos était basé sur le fait qu'étant donné le petit nombre de gens participant à la rédaction du texte de la charte rapporté au grand nombre d'internautes, on en revenait à un système pyramidal qui n'avait rien à voir avec le fonctionnement d'Internet.
La base du raisonnement est, à mon sens, intéressante. Il paraît en effet fortement improbable que chaque internaute mette en ligne sa propre éthique, ses propres règles. Ou plutôt, si c'est le cas, le wiki va vite devenir illisible. Je pense que d'ors et déjà, il y a deux types de sites néthiquetés : ceux qui ont écrit leur propre charte et ceux qui ont adopté celle écrite par quelqu'un d'autre, ce qui entraîne forcément une différence de statut et d'implication.

Thierry Maillet a longuement parlé de la société de consommation et du fait qu'un-e consommateur-trice devenant expert et ayant les moyens de diffuser son avis à grande échelle, les grandes enseignes ne peuvent plus se permettre de mentir sur leurs produits (ce qui a entraîné des questions et une discussion sur le monde de la consommation,
impitoyable manipulateur ou non). Une fois de plus, difficile de faire le lien avec le sujet. D'accord, les grandes enseignes sont contraintes à une déontologie sur leurs stratégies de vente, mais je ne vois pas ici une véritable responsabilisation.
Bon cela dit, il a cité deux sociologues (Baudrillard et Touraine) donc j'étais content.

Julien Pain, quant à lui, a souligné le fait que les blogueur-euse-s sont, dans certains pays, les seul-e-s à offrir une information qui n'est pas à la solde du régime en place et qu'elles ou ils sont, de ce fait, sujets à des répressions de la part de leurs gouvernements. Il a déploré le manque de solidarité entre blogueur-euse-s, contrairement à celle qui existe entre journalistes, aucun n'ayant réellement relayé l'information sur la détention de Kareem Amer par exemple (hop, du coup je le fais).
Forcément, il n'y a pas eu de contestation sur ce qu'il a pu dire. Normal, il travaille pour Reporters sans Frontières, ça donne une certaine aura (d'ailleurs je me demande comment on fait pour travailler chez Reporters sans Frontières).

Deuxième Table : le point de vue des partis politiques

Cette fois-ci, nous avions face à nous : Eric Walter (reponsable internet de l'UMP), Quitterie Delmas (porte-parole des jeunes UDF à Paris) et Benoit Thieulin (reponsable de la net-campagne de Ségolène Royal).

Là, on a senti qu'on avait affaire à du politique : un discours courtois et policé mais des petites piques qui fusent ("nous, nous n'avons pas appelé nos internautes à voter pour les sondages sur le net", "nous nous sommes interdit d'acheter des bases de donnée de mails"...).
Je ne vais pas détailler les trois prises de parole initiales (bien qu'une parole d'Eric Walter ait apparemment échappé à tout le monde, quelque chose du genre "pour nous, la néthique c'est un préliminaire à la loi") mais deux questions ont été soulevées et ont entraîné des réactions intéressantes, je vais donc les reprendre.

Carlo Revelli a directement posé la question qui brûlait les lèvres de tout le monde : finalement, les partis politiques qui adoptent la néthique : n'est-ce pas un simple effet d'image ?
Bon, ils ont répondu que non mais la question reste, pour ma part, en suspens. En effet, la néthique ne s'applique qu'à des sites, les partis politiques n'ont finalement aucun contrôle réel sur leurs militant-e-s. Cela ne me paraît pas improbable que sur un site officiel d'un parti, tout soit propre et que, malgré tout, des militants continuent anonymement de, par exemple, poster des vidéos tronqués sur DailyMotion pour attaquer un-e autre candidat-e. Quelle est la valeur réelle d'une étiquette Néthique sur le site d'un parti politique ?

L'autre question, qui a un peu monopolisé la discussion, a été autour du Sarkospam.
Apparemment, il y a un peu plus d'un an, un envoi massif de mails a été réalisé par l'UMP, sur des bases de données de mails achetés à des compagnies privées, dans le but de faire de la propagande. Forcément, c'est pas très néthique.
Et là, je pense (en toute modestie) qu'Eric Walter a pas eu la bonne réaction. Plutôt que de répondre qu'effectivement, cela avait été abusif, que c'était une erreur et que depuis qu'il avait adhéré à la charte Néthique ce genre de chose ne se reproduirait plus (bref la réponse que tout le monde attendait), il a défendu cette pratique, arguant que cela invitait au débat, qu'il y avait énormément de retours positifs, qu'à l'époque ce n'était pas illégal (argument qui va à l'encontre du principe de la néthique qui est justement de pallier au manque de législation par une déontologie personnelle), etc. Bon, forcément, c'est pas trop passé dans la salle.
Mais cela renvoie surtout à la première question : "la néthique chez les politiques, effet d'image ou réelle implication ?". Parce que finalement, si d'un côté le responsable internet de l'UMP peut adhérer à la Néthique et de l'autre cautionner ce genre de pratique qui va, de l'avis de la majorité, à l'encontre d'une éthique du Net, alors il y a contradiction (j'ai relevé quelques phrases à la volée : "qui décide ce qui est éthique ?", "on ne croit pas à une éthique fermée").

Pour conclure, je dirais que ce colloque a été plutôt intéressant. Les intervenant-e-s avaient beaucoup de personnalité et la salle était réactive, ce qui donnait leiu à de véritables échanges (parfois animés) dans la salle. Le débat s'est parfois un peu perdu ou a été trop orienté vers un seul sujet, mais les digressions apportaient véritablement quelque chose. Plutôt sympathique donc.

(a priori, l'intégralité a été enregistrée, je mettrai un lien vers le podcast lorsque celui-ci sera en ligne)

18 février 2007

Entretien avec Corinne

Vendredi midi, j'ai déjeuné avec Corinne de Tout pour Elles qui avait accepté de répondre à mes questions.
Comme elle n'avait qu'une heure à m'accorder, j'avais préparé une version allégée de mon guide d'entretien, qui s'est finalement avéré un peu trop light puisque le tout n'a pas duré l'heure prévue (ce qui n'est pas forcément un mal, puisque cela nous a permis de manger un peu plus tranquillement).

Tout pour Elles
 est un blog "dédié à l'emploi au féminin". Corinne dit l'avoir ouvert parce qu'il y avait une information "qui manquait, qui était très spécifique, et qui parlait des femmes et du travail". La plate-forme du blog lui convient parfaitement puisqu'elle ne demande que peu de compétences techniques, qu'elle est légère à gérer et qu'elle permet une interaction direct avec ses lecteur-trice-s par le biais des commentaires qui sont autant de témoignages venant enrichir les billets qu'elle poste.
Tout cela est bien loin des médias papiers auxquels elle ne croit plus, voyant l'avenir dans la production Internet.

Néanmoins, elle compte "professionnaliser" ce blog pour le transformer peu à peu en webzine féminin, tout en gardant l'aspect gratuit très important à ses yeux car permettant une diffusion au plus grand nombre.

Par rapport aux journalistes, Corinne reconnaît aux blogueurs une plus grande capacité à se laisser remettre en question, à rester ouverts à la critique, à conserver une liberté de ton.
Malgré tout, elle pense qu'il peut être problématique que "n'importe qui puisse s'improviser journaliste" mais elle pense que l'on peut passer outre par un recoupement d'informations et laisser à la "libre appréciation de chacun". Un contrôle d'Internet lui fait peur dans le sens où l'on pourrait basculer dans un excès inverse.

Corinne a préféré que je ne mette pas l'enregistrement audio en ligne, vous ne pourrez donc pas l'écouter (vous ne saurez donc pas ce que l'on a commandé à manger).

15 février 2007

Invitation à la TéléLibre

Lundi dernier, j'ai été invité à la TeleLibre pour voir un peu comment ça se passait.

On m'a fait assister au montage d'un des reportages ("Un avenir noir pour le vote blanc ?") où j'ai pu percevoir une volonté de faire court. Un premier montage de 7 minutes avait été fait et, jugé trop long, il a été réduit à moins de 6 minutes.
J'ai discuté un peu avec Charles, le stagiaire qui s'occupait du montage et qui me disait que, lors des réunions, son point de vue était écouté avec autant d'intérêt que les autres, que la hiérarchie n'était pas écrasante en somme. Pourtant, quand le rédacteur en chef a demandé à racourcir le reportage et a donné des consignes précises pour remonter la petite vidéo, tout le monde a acquiescé.

J'en ai profité pour enregistrer des petites questions-réponses courtes (vu que tout le monde était un peu occupé) avec John-Paul Lepers, directeur de l'information et
Allan Rothschild, rédacteur en chef.

John Paul Lepers (10:50) :


Allan Rothschild (4:50) :


Il est intéressant de noter que John-Paul Lepers fait référence au Politic Show (sans mentionner le nom) lorsqu'il parle de longues interviews exhaustives (et chiantes) et que
Allan Rothschild semble parler du Web 2 zéro (sans le nommer non plus) quand il dit que la TéléLibre ne se repose pas sur un contenu illégal.
Les essais de télévisions naissant sur Internet ont-ils besoin de s'opposer ? Sont-ils dans une logique de concurrence ?

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11 février 2007

Entretien avec Tristan Mendès France

Jeudi dernier, j'ai rencontré Tristan Mendès France dans le cadre d'un entretien qui s'est déroulé dans un bar parisien (je pense sérieusement qu'à la fin de ce mémoire, je connaîtrais un bon nombre de bars parisiens).
Je réponds à la question que je n'ai pas posée : oui, il est de la famille de Pierre Mendès France, c'est son petit-fils.

Pour une fois, et malgré mon sens de l'orientation déficient, je ne me suis pas trop perdu en allant au rendez-vous, le pub en question étant bien visible et presque à la sortie du métro. C'était assez calme (plus que pour Nuche) et l'ambiance était détendue (plus que pour Daniel Schneidermann). Tristan est assez bavard et ne répugne pas à répondre aux questions en long, en large et en travers.

La discussion a duré trois heures environ, deux heures trente ont été enregistrées. Elle a débuté avec une obscure histoire de confiscation de vélo et s'est terminée par l'évocation de la colonisation spatiale, en passant par son enthousiasme quant aux nouvelles technologies qui lui permettent de réaliser des projets aussi passionnats que le Blogtrotters, sa participation à la mise en place d'une néthique,
ses inquiétudes à propos de la "loud minority" des extrêmes présente sur le net et de la vague conspirationniste qui se double d'une perte de confiance dans les médias traditionnels.

L'enregistrement est toujours d'une qualité moyenne, mais largement audible je pense (quitte à monter un peu le son), il est découpé en deux parties (un peu longues).

Première partie (66:56) :

Dans cette première partie, Tristan parle de son blog, de sa relation avec les statistiques et sa gestion des commentaires. Il justifie le choix d'une modération a priori et la façon dont il s'en sert contre les propos extrêmes. Il met en perspective ses travaux à la télévision et ceux qu'il réalise sur ses blogs et en conclue une préférence pour la légèreté et la spontanéité de ces derniers. Il revient sur son reportage au Cambodge avec enthousiasme, saluant l'interactivité qui a pu être mise en place d'un bout de la Terre à l'autre.
Mais il insiste également sur le danger d'Internet, sur l'importance pour les médias traditionnels de s'y faire une place afin d'apporter une "signature valide".

Deuxième partie (82:50) :

Cette partie traite plus de la perte d'influence des médias traditionnels et leur remise en cause. Cela inquiète beaucoup Tristan qui s'oppose farouchement aux dérives du conspirationnisme.
Il avance l'idée que les internautes devraient être éduqués afin de trier l'information qu'ils peuvent glaner sur Internet et de savoir quel crédit y accorder selon la source de celle-ci.
Il souligne enfin l'importance de la capacité à traiter les fichiers numériques et à les convertir d'une forme à une autre.

Je suis plutôt content de cet entretien qui me semble assez complet et qui révèle quelque chose auquel je n'avais pas encore pensé, à savoir que l'espace de l'information sur le net n'est pas homogène. Au contraire, il y a des points de vue qui s'affrontent, ou du moins s'opposent, et qu'il y a donc différentes écoles de pensée.
Merci encore à Tristan Mendès France pour cet entretien.

7 février 2007

Retour au blog

Oui, j'avoue, j'ai un peu délaissé ce blog pendant quelques temps.
Néanmoins, me voilà de retour et les choses risquent de s'accélérer dans les jours qui viennent. Ces derniers temps, j'ai surtout cherché à obtenir des contacts, à avoir des accords pour des entretiens, et comme je commence à avoir des retours et même des dates fixées, ben je vais pouvoir mettre tout ceci ici.

Donc cette note sera courte, mais elle en précède plusieurs qui seront plus conséquentes.
Pour le moment, j'ai une date arrêtée avec Tristan Mendès-France pour un entretien et ça se passe demain. Il tient plusieurs blogs dont son blog perso et un blog de reportages.
Après-demain, je suis invité à la TéléLibre pour y rencontrer son équipe, dont John-Paul Lepers (il suffit que j'ai confirmation).
Le vendredi de la semaine prochaine, je dois voir Corinne pour son blog sur l'emploi des femmes (la définition est très réductrice).

Je suis aussi en contact avec plusieurs personnes avec qui la date est encore floue mais devrait se fixer dans les jours qui suivent (j'espère).
Nicolas Voisin pour ses nombreux blogs dont le Politic Show, Nues Blog et sa participation au Monde Citoyen.
Natacha Quester-Séméon et son Mémoire-Vive.
Guy Birenbaum pour son Domaine d'Extension de la Lutte.

Je ne vais pas faire une liste des gens n'ayant pas répondu, ça ne se fait pas.
D'autres contacts sont également à prendre.

Bref, vous risquez d'avoir de mes nouvelles plus souvent à partir de maintenant.

18 décembre 2006

Mémoire d'étape

Pour demain, je devais faire un premier rendu du projet de mémoire. Donc, comme je m'avance toujours dans mon travail, je viens de le finir.
Il est disponible ici ou via la colonne de gauche (cette bonne vieille colonne de gauche qui rend tant de services).

Je ne vous cache pas que maintenant, c'est un peu les vacances donc que je doute d'écrire quelque chose sur ce blog d'ici à après les partiels de janvier. On entrera dans la phase plus de terrain donc ce sera plutôt des observations et des entretiens. En parlant d'observations, j'essaie (comme je le dis dans le premier rendu d'au-dessus) de joindre les membres du Politic' Show pour voir si je peux les accompagner lors de leurs divers reportages et interviews, mais pour le moment, Nicolas Voisin ne m'a pas recontacté (cela dit, ils sont sur un gros truc là jusqu'à la fin de la semaine, j'essaierai de les déranger après).

En janvier il y a une première soutenance aussi (dont l'organisation est encore un peu mystérieuse) qui sera un bon test pour voir si on a quelque chose à dire ou pas.

Bon voilà, pas besoin de faire long, j'ai déjà suffisamment écrit pour aujourd'hui.
Bonnes vacances et Joyeux Noël aux deux lecteurs qui continuent de venir ici.

4 décembre 2006

Où sont les fans ?

Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Où ont disparu tous les lecteur-trice-s, commentateur-trice-s, participateur-trice-s de ce blog ? De deux choses l'une : ou bien il y a eu un enlèvement massif dû à des extra-terrestres passant dans le secteur ou bien ce que j'écris n'est pas très intéressant.
Mouais...

Bon, puisque je n'ai plus de lectorat, je suppose que je suis débarassé de la contrainte consistant à chercher à plaire. Donc ce post va être complètement inintéressant et me servira uniquement d'archivage (ben oui, c'est un carnet à la base).
J'ai donc feuilleté deux livres ce week-end, et voici ce que j'en retiens.

Ringoot Roselyne, Utard Jean-Michel, Le journalisme en invention : Nouvelles pratiques, nouveaux acteurs. 

Page 162 : « la digestion médiatique, au niveau européen, s’effectue sur la même période, avec des variantes : le weblog est, à cette échelle, présenté comme un outil technique supplémentaire à maîtriser par les journalistes traditionnels. À titre d’exemple, un séminaire du centre européen de journalisme, qui se tenait du 22 au 23 avril 2004, intégrait les weblogs dans son programme portant sur "les compétences essentielles pour rechercher des sources d’information sur Internet". »

Page 163 : « La délimitation du terrain s’est effectuée en fonction d’une "sensation intuitive de clôture du terrain" (Comeau, 1994, p.12). »

Page 165 : « Elle s’ancre dans des pratiques d’écriture plus anciennes, telles que celles des pamphlets, des magazines alternatifs, ou de la pratique des Samizdat qui permettaient à des dissidents soviétiques de publier des écrits non-conformistes, diffusés officieusement. Elle provient aussi de la tradition des fanzines, petits magazines écrits par des individus ou des groupes restreints souvent irrévérencieux et spécialisés dans des sujets délaissés par les médias traditionnels. »

Page 167 : « les sites web d’auto-publication d’information éthique (swapie). »

Page 170 : « Cette mise en scène des liens amis met en évidence la logique communautaire des weblogs, traduite par le terme de blogosphère. »

Page 171 : « construction de l’identité : le texte (son volume, son importance, le déictique employé, la taille des unités textuelles), le rapport texte/image (quel modèle éditorial domine ?), les marqueurs d’identité (nom, url, allusion, logo, etc.), les liens (leur nombre et leur teneur). »

Page 183 : « Le contraire est aussi vrai : quand un journaliste professionnellement connu comme tel, travaillant pour un média traditionnel, se met à "bloguer", il contribue à la reconnaissance ou tout au moins à la mise en publicité, du phénomène »

Page 185 : « mais ces animateurs se voient confrontés aux mêmes problématiques que les journalistes traditionnels. Ils doivent d’une part, gérer leurs relations avec le public, les sources et les paris. Les notions d’indépendance éditoriale, organisationnelle, économique sont prégnantes et ces diffuseurs d’information sont soumis, nous l’avons noté dans l’analyse des sites, à la nécessaire construction de leur légitimité, de leur crédibilité et de leur identité énonciative. »

Page 187 : « Les discours véhiculés autour de l’auto-publication et du développement d’un « amateurisme de masse » (Shirky, 2002) reposent pourtant sur une contradiction essentielle : les animateurs de weblogs d’actualité tentent de fuir les contraintes de la diffusion d’information traditionnelle et doivent, paradoxalement, constamment s’ajuster à un contexte de production déterminant. »

Page 192 : « Dès lors, pour la plupart des animateurs de sites, la crédibilité se fonde sur la relation de confiance qu’ils établissent avec leur lectorat. C’est par la lecture régulière, la publication de commentaires, la mention de sources, de documents ou de renseignements utiles que se construit cette relation. »

Barbier Frédéric, Bertho Lavenir Cathrine, Histoire des médias, de Diderot à internet.

Pages 173-174 : « Le livre face à l’éphémère »

« Face au dynamisme de la presse périodique, au développement de médias nouveaux (la radio, progressivement le cinéma et la télévision) et aux déplacements qu’ils entraînent dans les mode de vie du plus grand nombre, et d’abord aux Etats-Unis, le livre imprimé, concurrencé à plusieurs niveaux (prix, contenu, diffusion...) connaît certaines passes plus difficiles à partir des dernières décennies du XIXème siècle. »

« Bien entendu, la question de la conjoncture générale intervient aussi : après 1880, l’atmosphère change, on parle d’une grande dépression marquée, par exemple en Angleterre, par l’extension du chômage et la limitation des salaires nominaux. Les consommateurs doivent faire des choix, qui privilégient souvent le périodique (...) »

Les réponses :

« entrée en force des intérêts financiers dans le monde de l’édition et des médias, où l’on s’emploie à faire jouer les économies d’échelle »

« industrialisation plus poussée et baisse très sensible du prix de vente »

« innovation de contenu : quels textes faut-il publier, pour répondre aux attentes du public le plus large possible ? »


Voilà, si avec ça j'ai des retours, c'est que je n'ai rien compris aux blogs.

27 novembre 2006

Entretien avec Daniel Schneidermann

Cet après-midi, j'ai été convié dans les locaux d'Arrêt sur Images afin de rencontrer Daniel Schneidermann dans le cadre d'un entretien sociologique.

C'est assez intéressant que les interviews de Nuche et de Daniel Schneidermann se suivent d'aussi proche, parce qu'elles montrent vraiment deux aspects très différents de la façon dont peut se passer un entretien.
Dans le premier cas, j'ai affaire avec une jeune femme de la même tranche d'âge que moi, avec qui j'ai un peu correspondu avant, qui n'a pas l'habitude de ce genre d'exercice (dans la posture d'interviewée) et qui me donne rendez-vous dans un bar de son quartier. Ca donne ce que vous avez pu entendre, un ton assez léger et une relation, finalement, d'égal à égal.
Dans le deuxième cas, c'est un homme de télévision, un professionnel de la prise de parole, que je rencontre dans son bureau, après un rendez-vous que j'ai arrangé avec ce qui semble être sa secrétaire (ou en tout cas une employée). Du coup, immédiatement, un rapport de domination s'installe, la balance perd son équilibre.

Attention, je ne suis pas en train de dire que Daniel Schneidermann a usé de sa position dominante pour m'écraser sous sa botte durant toute l'interview. Ce rapport de domination, je l'entretiens aussi moi-même parce que... ben voilà quoi. C'est quelqu'un que je regarde à la télé, c'est un type qui a écrit masse bouquins sur les médias, c'est un spécialiste des questions que je vais aborder...
Je ne suis finalement qu'un étudiant et j'ai en face de moi un professionnel, au sens fort du terme.

Immédiatement après être sorti des locaux d'Arrêt sur Images, j'ai eu le sentiment que l'entretien était raté. Daniel Schneidermann m'avait prévenu avant que je ne commence qu'il ne pouvait m'accorder tout le temps qui aurait été nécessaire pour bien faire, et effectivement, il a arrêté l'entretien au milieu de la deuxième partie. J'avais l'impression aussi qu'il était toujours dans une posture méfiante et défensive, demandant (et non pas "se demandant") quel était le but de telle ou telle question... Et enfin, il me semblait qu'il répondait souvent au nom de Arrêt sur Images et non en son nom à lui.

Finalement, en écoutant l'enregistrement, je trouve que j'avais peut-être un peu dramatisé les choses. Il y a de nombreux points intéressants qui sont abordés, les moments que j'avais ressentis avec une assez forte violence symbolique se rapprochent finalement plus d'épisodes anecdotiques et son avis transparait malgré tout dans de nombreuses réponses.

Par contre, le temps... Le temps a manqué et le temps m'a pressé. Je suis frustré en réécoutant, je me dis "arg, j'aurais du poser cette question", ou "j'aurais du insister là" mais puisque de base mon temps était limité, j'ai du faire vite, et c'est définitivement trop vite.
Pour les entretiens à venir, je me demande si je ne devrais pas revoir la partie sur les sujets d'actualité qui, j'ai l'impression, décontenancent un peu les interviewé-e-s et cassent le rythme.

Petite note technique : c'est assez étrange mais la voix de Daniel Schneidermann a été enregistrée assez basse (je devais tenir mon baladeur mp3 trop loin de lui), du coup j'ai monté le son des fichiers et ça fait un peu siffler le tout. C'est pas super agréable, j'essaierai de faire mieux la prochaine fois (tout ceci est encore très expérimental).

Première partie (37:33) :

Dans cette première partie, les questions tournent autour de l'intrusion d'Internet dans le champ de l'information. Daniel Schneidermann parle de son blog, de l'agréable liberté qu'il trouve dans cette nouvelle forme d'expression impulsive, de la différence de posture qu'il adopte entre les différents médias sur lesquels il officie. Il aborde aussi l'avenir du journalisme. Profitez-en, car contrairement à ce que je dis dans l'enregistrement, on n'en reparlera pas dans la seconde partie.

Deuxième partie (27:22) :

La deuxième partie est tronquée, comme je l'ai déjà dit. Normalement, elle se déroulait en deux temps, le premier traitant de la perte de crédibilité des médias traditionnels, et la seconde de leur positionnement face à l'information gratuite. On ne parle finalement que de cette perte de crédibilité mais de façon approfondie. Normal puisque Daniel Schneidermann a largement étudié la question et l'étudie encore.

Voilà.
Bon, je ralouille mais, au final, rencontrer Daniel Schneidermann c'est quand même pas rien et je devrais plutôt me sentir privilégié d'avoir pu discuter une heure avec lui. Je suppose que je trouve dommage d'avoir du écourter l'entretien alors que j'avais devant moi un expert sur plusieurs questions que j'avais encore à poser (comme la crise de Libération, le contrôle de Wikipedia, la concurrence entre les différents médias...).
Oui, je sais, j'obtiens beaucoup et j'en demande trop.

Merci donc à Daniel Schneidermann d'avoir accepté de répondre à mes questions malgré un emploi du temps surchargé.

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